Alex Ayivi
D’origine togolaise et diplômé des Beaux-Arts de Bourges ainsi que de l’ENSAV La Cambre, Alex Ayivi bénéficiera au titre du prix Traversées africaines 2024 d'une exposition à la galerie Mariton de la ville de Saint-Ouen-sur-Seine lors du parcours Traversées africaines, du 13 mai au 1er juin 2025 et il recevra une bourse de 3000 euros pour soutenir son projet "The Wall". À travers cette installation immersive, il interroge la surcharge des récits et la saturation des images dans notre société contemporaine. Pour lui, il s’agit de "déconstruire la linéarité du récit" et "réinventer les codes narratifs" en s’inspirant de la bande dessinée et du cinéma d’animation des années 1930, où "la poésie prime sur la linéarité empirique de l’histoire".
Lauréat 2024

"The Wall" prend la forme d’une série d’objets sculpturaux peints, où certains éléments "apparaissent et disparaissent, s’effaçant peu à peu hors champ", à la manière d’une mise en scène théâtrale. En détournant des objets du quotidien pour en faire des signes énigmatiques, il questionne "leur interprétation conventionnelle" et les érige en symboles, où la frontière entre le banal et le fantastique devient poreuse. "À l’image des faits divers ou des contes, chaque élément est chargé d’une tension énigmatique, poétique et silencieuse", ouvrant la voie à une nouvelle approche du récit.
À travers "The Wall", Alex Ayivi propose une réflexion existentielle sur la structure du récit et la puissance des images dans notre monde saturé d’informations. Il s’inspire de références théoriques telles que La Poétique de la fiction de Jacques Rancière et Grammaire de l’imagination de Gianni Rodari, qui nourrissent son "désir d’une narration affranchie, où l’insignifiant devient le catalyseur d’une nouvelle manière de percevoir le monde".
Grâce à cette bourse, Alex Ayivi pourra approfondir ses recherches et finaliser la production d’installations immersives où la fragmentation du récit devient un outil poétique et critique. Son travail, "entre tension et mystère", contribue à "élever l’ordinaire au rang d’une réflexion existentielle plus profonde" et s’impose comme une contribution majeure au renouvellement des formes artistiques africaines contemporaines.